Hommage à Germaine Tillion


En nous quittant, Germaine Tillion laisse l’Association France Algérie profondément endeuillée. Elle en était en 1963 un des plus éminents membres fondateurs et jusqu’au jour de son décès la Présidente d’Honneur. Mais innombrables sont ceux d’entre nous désormais orphelins tant son parcours était hors du commun et sa vie exemplaire.

Au-delà de la relation des faits de sa vie que nous connaissons tous, elle montre avec quelle passion elle légitimait ses exigences. D’abord elle satisfait à l’exigence du savoir, dans un domaine : l’anthropologie où la connaissance est délicate, ingrate, souvent décriée. Elle nous fait comprendre qu’on ne conseille pas le Président de la République Charles de Gaulle sur les voies de l’indépendance de l’Algérie quand on n’a pas, jeune ethnologue, arpenté les Aurès pour en faire sa thèse.

Elle sacrifie à l’exigence de l’engagement en résistant à un ordre social et politique dans lequel elle ne reconnaît pas « l’humanité » qui lui est chère. Elle le vit et le paie à Ravensbrück. Elle y pratique l’exigence de l’espoir en y écrivant une pièce de théâtre et en y affirmant la primauté du lien entre l’intelligence et l’espérance quand elle dit que la compréhension de l’organisation du camp lui a été d’un grand secours.

Les anciens et les nouveaux de l’Association France Algérie lui rendent hommage d’abord pour l’attitude de fidélité à cette obligation d’effort préalable de connaissance, qui est à la fois autorité morale et modestie personnelle. Il est encore davantage d’une absolue nécessité de nos jours où beaucoup de combats menés au nom de la défense de nos valeurs sont devenus, pour le moins, approximatifs et loin du respect du vrai et du vécu.

C’est de cet héritage que nous la remercions et nous lui rendrons un hommage plus solennel dans un séminaire que l’Association organisera à l’automne autour du thème de son livre « Le harem et les cousins », livre culte pour tous les fervents connaisseurs de la Méditerranée si courtisée ces temps-ci.

Une Germaine Tillion nous aurait été encore si utile !


Le Bureau


"Journée Mondiale du Livre"



LA CARAVANE CATALANE EN ALGERIE

« Journée Mondiale du Livre »

ALGER - TIZI OUZOU

Du 21 au 28 Avril 2008

Organisée par France Algérie Pays Catalan

Avec le concours de l’Académie Artistique du Pays Catalan

Et Balzac éditeur (Edition&Communication)

Historique

A l’initiative de FRANCE-ALGERIE PAYS CATALAN et avec le concours de l’Académie artistique du Pays catalan et de Balzac Edition-communication, une caravane culturelle catalano-Algérienne a vu le jour en juin 2007. Elle a fait escale pour sa première édition dans trois villes de l’Algérie : Mostaganem, Alger et Bejaia.

Son objectif premier est de développer les relations étroites que l’histoire a tissé entre la France et l’Algérie à travers leur histoire passée commune mais également plus contemporaine, et avant tout entre le Pays catalan où la présence d’une forte immigration et d’une forte communauté d’origine algérienne a fait souche et participe au développement de la vie économique et culturelle dans notre région par son apport original fondé sur les racines et les liens avec le pays d’origine. Démontrer et mettre ainsi en relief les liens qui unissent la région de Perpignan où la communauté algérienne est fort nombreuse, où l’intégration et les relations avec la communauté catalane sont maintenant choses acquises et où le métissage culturel entre les deux communautés sera de plus en plus à l’ordre du jour. Cette caravane met donc en relief l’apport de la communauté algérienne dans la région de Perpignan, tant sur le plan économique, universitaire que culturel mais présente aussi les particularités de la culture catalane (qui s’inscrit historiquement des deux côtés de la frontière France-Espagne) et son apport à cette culture Méditerranéenne dont la Catalogne Française et l’Algérie sont partie prenantes.

Une deuxième caravane en 2008

Trois étapes sont prévues cette année, sur trois moments de l’année.

Une première étape de la caravane culturelle catalane a déjà eu lieu en 2008 qui s’est déroulée à Guelma (22 février) pour ensuite rejoindre Annaba dès le 26 février.

La deuxième étape se placera dans le cadre de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur organisée par l’Institut Ramon Llull et proposera au public d’Alger et de Tizi Ouzou de découvrir « la fête du Livre et de la Rose » qui avait déjà fait l’objet de la conférence donnée l’année dernière à Alger par Robert Triquère pour la caravane 2007

Son objectif :

Confronter les deux cultures tel est le but de cette Caravane qui comprendra des artistes plasticiens, des écrivains et des musiciens, d’origines catalane mais aussi issus de l’immigration algérienne sur la rive nord de la Méditerranée viendront à la rencontre du public algérien, tout comme en novembre le public de la catalogne du Nord vient nombreux aux Journée de l’Algérie à Perpignan.

Ainsi se profilera la perspective d’un échange régulier entre les deux rives de la Méditerranée.

La Journée Mondiale du livre en Algérie

Dans le cadre de la deuxième caravane catalane en Algérie et tel que nous l’avions laissé entendre lors de la première caravane de 2007, l’objectif de la Caravane sera de réaliser une « Journée mondiale du livre » à Alger, la capitale du Pays et à Tizi Ouzou et de faire ainsi découvrir la littérature et la culture catalane à travers des auteurs et des éditeurs catalans qui témoignent de la double appartenance aux cultures françaises et catalanes.

23 avril : Journée Mondiale du livre et du droit d'auteur

Le 23 avril 1616, disparaissaient Cervantès, Shakespeare et Garcilaso de la Vega dit l’Inca. Ce 23 avril marque aussi la naissance, ou la mort d’éminents écrivains comme Maurice Druon, K. Laxness, Vladimir Nabokov, Josep Pla ou Manuel Mejía Vallejo. C’est pourquoi, cette date ô combien symbolique pour la littérature universelle, a été choisie par la Conférence générale de l’UNESCO afin de rendre un hommage mondial au livre et à ses auteurs, et encourager chacun, en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel. L’idée de cette célébration trouve son origine en Catalogne (Espagne) où il est de tradition d’offrir une rose pour l’achat d’un livre. Le succès de cette initiative dépend essentiellement du soutien que peuvent lui apporter les milieux intéressés (auteurs, éditeurs, libraires, éducateurs et bibliothécaires, institutions publiques et privées, organisations non gouvernementales et médias) qui sont mobilisés dans chaque pays par l'intermédiaire des Commissions nationales pour l'UNESCO, les associations, centres et clubs UNESCO, les réseaux d'écoles et de bibliothèques associées et tous ceux qui se sentent motivés pour participer à cette fête mondiale.


II - LE PROGRAMME

Du 21 au 30 avril : Barcelone – Alger – Barcelone

Lundi 21 : Tranfert Hôtel Alger

Mardi 22 :

10h 30 : Accrochage de l’exposition d’artistes catalans et algériens au Centre Culturel de la Radio.

10 h à 16 h : Rencontres économiques avec la C F C I A à l’Institut Supérieur de Management et d’Informatique d’ Alger.

18 h : Vernissage de l’exposition au Centre Culturel de la Radio

Mercredi 23 : Journée Mondiale du Livre au Centre Culturel de la Radio

Matinée libre – visite ville

15 – 18 h : Rencontres littéraires et poétiques, avec les auteurs présents.

– Exposition relatant la fête mondiale du « livre et de la rose »

– Présentation par Robert Triquère de l’histoire de la tradition catalane de la fête « du livre et de la rose »

– Visionnement film consacré à cette fête

– Présentation des auteurs algériens et catalans et lecture d’extrait d’ouvrages des auteurs présents

– Lecture d’extraits d’œuvres poétiques d’auteurs catalans par Pere Manzanarès et d’auteurs algériens.

18 heures : Inauguration officielle de la Journée Mondiale du Livre par les autorités catalanes, françaises et Algériennes présentes.

19 heures : Cocktail festif pour la « fête du livre et de la rose » et d’une rencontre musicale avec Gisela Bellsolà et Miquel Maldonado autour de la poésie catalane du moyen âge.

Jeudi 24 :

Matinée libre – Visite touristique

15 h – rencontres musicales et poétiques Catalano –Algérienne –Centre Culturel de la Radio

17 h Décrochage de l’exposition

19 h – Concert de musique traditionnelle catalane avec Gisela Belsolla et Miquel Maldonado et de musique chaabi, arabo-andalouse et gnawa

Vendredi 25 : Transfert à Tizi-Ouzou,

Samedi 26 : Tizi Ouzou

14 h : Accrochage de l’exposition d’artistes catalans et algériens

15 – 18 h : Rencontres littéraires et poétiques, avec les auteurs présents.

– Exposition relatant la « Fête de la Rose et du Livre »

– Présentation par Aleix Rényé de l’histoire de la tradition catalane de la « Fête de la rose et du Livre »

– Visionnement film consacré à cette fête

– Présentation des auteurs et lecture d’extrait d’ouvrages des auteurs présents

– Lecture d’extraits d’œuvres poétiques d’auteurs catalans par Aleix Rényé et d’auteurs algériens

19 heures : Cocktail festif pour célébrer cette fête et vernissage de l’exposition

Dimanche 27 : La «Fête de la Rose et du Livre »

Matinée libre – visite ville

16-18 heures : Rencontres musicales et poétiques

19 heures : Concert de musique traditionnelle catalane avec Gisela Belsolla et Miquel Maldonado et de musique chaabi, arabo-andalouse et gnawa

Lundi 28 :

Départ pour Barcelone

Contacts

Afa Pays Catalan 4 Place Zamenoff 66 390 Baixas Tel/Fax : (33) 4-68-61-02-23

email : afa.payscata@anaposte.net

Pour tout contact : Pierre-Paul Haubrich : (33) 6-03-84-20-61






AFA Jeunes : Confèrence d'Odon Vallet

CONFERENCE *


« France Algérie,

influences réciproques dans le domaine culturel et religieux »


Avec Odon Vallet,


Historien, spécialiste des religions

vendredi 11 avril 2008 à 18h30


au Senat

Palais du Luxembourg

salle Gambetta

15 ter rue de Vaugirard
75006 Paris


* Participation limitée à 30 pers et inscription impérative avant le 10 avril 2008

par courriel : asso-afa@wanadoo.fr


Contact :

Association France Algérie

11 quai de Conti

75006 Paris

Tél.: 01 43 54 60 09

www.asso-france-algerie.fr




El Watan, Edition du 31 mars 2008

Hommage aux manifestants du 26 mars 1962

« Instrumentalisation au profit de l’OAS »

D’anciens activistes de l’Organisation armée secrète (OAS) et des proches de victimes de l’OAS, soutenus par des militants anticolonialistes, se sont fait face, mercredi, sur la place Charles-de-Gaulle, à Paris.

Paris : De notre bureau

Sous l’Arc de Triomphe, les premiers, fortement encadrés par des forces de police et de gendarmerie, ont rendu hommage aux partisans de l’Algérie française, les seconds ont exprimé leur inquiétude que soit reconnue la mention de « Morts pour la France » aux 46 morts de la manifestation, à l’appel de l’OAS, de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. « Les victimes de la rue d’Isly ont répondu à un appel à manifester de l’OAS, une organisation séditieuse. Cet hommage a été autorisé par les services de l’Etat. Je suis fils d’une victime de l’OAS. Je ne souhaite pas que ceux qui ont répondu à un mot d’ordre de l’OAS soient alignés sur nos pères qui ont défendu la République. Le 26 mars est certes un jour de deuil pour les victimes de cette fusillade, c’est aussi le jour où avait débuté le procès de l’assassin de Roger Gavoury, mon père », nous déclare Jean-François Gavoury, président de l’Anpromevo. « Les personnes à l’origine de cet hommage sont membres de l’Adimad (Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française, créée en 1967 par le général Salan, ndlr), sont des anciens de l’OAS », ajoute-t-il. Si la promesse de Nicolas Sarkozy d’accorder le titre de « Morts pour la France » aux manifestants du 26 mars 1962 venait à être concrétisée, « ce serait un affront aux poilus, aux résistants et à ceux qui pendant la guerre d’Algérie ont lutté pour l’ordre républicain contre l’OAS. J’engagerai alors une procédure de retrait de la qualité de mort pour la nation reconnue à mon père et je rendrai ma carte de pupille de la nation », nous signale encore le président de l’Association des familles des victimes de l’OAS. Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République, dans la lettre qu’il avait adressée au président du Comité de liaison des associations nationales de rapatriés (CLAN-R), le 16 avril 2007, avait promis d’attribuer la mention « Morts pour la France » aux victimes de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962. Pour Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, un des six inspecteurs des centres sociaux assassinés par l’OAS, nous dit : « Pour que mes frères algériens comprennent la monstruosité de ce qui se déroule ici, je vais faire un parallèle, même s’il n’est pas exact sur le plan historique. Imaginons le GIA appelant à une manifestation à visée insurrectionnelle, l’armée tire sur les manifestants et que les victimes de cette manifestation devant être considérées comme des chouhada. Les manifestants de la rue d’Isly, le 26 mars 1962, ayant obéi à une organisation terroriste ont été empêchés de manifester. On veut aujourd’hui les considérer comme des héros, morts pour la défense de la République française. Puisque ces manifestants pourraient être considérés comme morts pour la France, il y a lieu de considérer à plus forte raison comme morts pour la France les victimes de l’OAS d’abord, les manifestants de Charonne aussi, mais également, parce qu’ils étaient Français à cette date, ceux qui ont été massacrés le 17 octobre 1961 par la police placée sous les ordres du sinistre Papon. » La Ligue des droits de l’homme, qui a appelé au rassemblement de protestation, indique qu’elle « est sensible à la mémoire douloureuse des descendants des victimes civiles de la manifestation du 26 mars 1962 à Bab El Oued, organisée par l’OAS, où, dans des circonstances tragiques, l’armée française a été conduite à ouvrir le feu. Mais l’association Souvenir du 26 mars et l’Adimad, la première apparaissant comme un prête-nom de la seconde, font manifestement une instrumentalisation de la douleur de ces familles au profit de leur nostalgie coloniale ». Pour Henri Pouillot, ancien militant anticolonialiste, qui portait autour du cou une pancarte « L’OAS m’a raté deux fois », « il est inacceptable que la République permette cela : laisser le drapeau de l’OAS s’incliner sur la tombe du soldat inconnu, à quelques pas de l’inscription de l’appel du 18 juin du général de Gaulle, alors même que cette organisation avait tenté de l’assassiner, c’est un déni de mémoire de la part des autorités et une nouvelle provocation de la part de l’OAS ! » « J’attends que la France honore tous ceux qui sont restés fidèles à ses valeurs, à en mourir », nous dit Fatima Besnaci-Lancou, présidente de harkis et droits de l’homme, rejoignant les associations protestataires. Et elle ajoute que « cet hommage est une insulte aux descendants des victimes des centres sociaux. Je regrette que l’article 13 de la loi du 23 février 2005 (qui réhabilite les anciens activistes de l’OAS, les considérant comme des « exilés politiques », ndlr) ne soit pas abrogé. » « Le plus grand crime de l’OAS a été de tromper les pieds-noirs et de les avoir fait partir », nous affirme Jean-Pierre Gonon, de l’association France-Algérie. « Cet hommage est lié à la loi du 23 février 2005. C’est une atteinte à la République », indique, pour sa part, Michèle Decaster, secrétaire générale de l’AFASPA et petite-fille d’un résistant. Il est à rappeler que l’appel initial de protestation contre la participation d’anciens activistes de l’OAS à la cérémonie du ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe, le 26 mars, lancé par l’Anpromevo et Les amis de Max Marchand et de Mouloud Feraoun et leurs compagnons, a été soutenu par la Ligue des droits de l’homme, le Comité Vérité Justice pour Charonne, le MRAP, Le collectif Anticolonial.org, Au nom de la mémoire, le groupe communiste au Conseil de Paris…