AFA Rhône Alpes : Discours de Raoul Weexsteen, Secrétaire Général de l'AFA



INAUGURATION du MOIS CULTUREL ALGERIEN

Lyon 22 novembre 2010

DISCOURS de RAOUL WEEXSTEEN SECRETAIRE GENERAL
DE L’ASSOCIATION FRANCE ALGERIE



Monsieur le Sénateur Maire de Lyon,
Monsieur le Vice Président du Grand Lyon
Madame La Présidente de l’Association France Algérie Rhône-Alpes
et Vice Présidente de l’Association France Algérie.


Chère Zohra Perret. Chers Amis,

D’abord un grand Merci de l’Association France Algérie aux Autorités Lyonnaises qui ont soutenu et accueilli cette rencontre.

Mais c’est beaucoup grâce à Zohra que nous sommes ensemble ce soir, grâce à sa ténacité et à sa conviction et je l’en remercie chaleureusement

Comme ami, je suis depuis des années attentif à son engagement, et en tant que Secrétaire Général de l’Association France Algérie, je suis le témoin, comme elle le dit elle-même, de sa volonté acharnée : « de favoriser le rapprochement entre Français et Algériens et de développer une plus grande compréhension entre Français et Algériens, en France comme en Algérie ».

Certes, c’est ce qui figure depuis 1963 comme OBJET de l’Association France Algérie, à l’article 2 de ses statuts, lorsqu’elle a été créée à l’initiative du Général De Gaulle, dans des temps au moins aussi difficiles et confus qu’aujourd’hui.

Mais il faut encore et toujours dire et répéter que cela demeure notre objectif. Je pourrais même dire notre devise et qu’il se trouve des hommes et des femmes, Français et Algériens, pour continuer à l’incarner, à la défendre et je les remercie.
C’est ce qui lie tous ceux et celles qui entrent à France Algérie, d’où qu’ils viennent, et Zohra Perret la Présidente de France Algérie Rhône Alpes en est une des figures exemplaires.

On entend (ou on réentend), aujourd’hui, en France comme en Algérie, trop de discours simplistes, aux origines mal connues, aux raisons douteuses, sur les « rapports » entre la France et l’Algérie. Tous impliquent l’impossibilité d’une Entente, d’une Compréhension mutuelle et soulignent tout ce qui serait inconciliable entre nous. Plus grave encore, certains propos spéculent sur les bienfaits possibles qu’aurait une rupture entre nos deux pays et en exprime la tentation.

Ces discours sont dangereux et irresponsables. Ils ne résistent pas à l’examen des réalités sociologiques et culturelles complexes et pourtant vécues, lorsque l’on regarde la qualité, la profondeur des relations, presque l’intimité qui existent entre les deux Sociétés civiles, française et algérienne.

Lorsqu’il s’agit des relations entre les Français et les Algériens, il n’y a évidemment aucune prescription possible pour le pire, mais il n’y en a pas non plus pour le meilleur. Ce que l’on pourrait appeler « la Culture du ressentiment » n’est pas la notre parce qu’elle ne se préoccupe ni du bien des peuples ni de leur avenir.

Comme l’a dit Jean Pierre Chevenement dans une conférence très appréciée qu’il a récemment tenue à Alger : « l’avenir des relations entre les Algériens et les Français sera plus long que leur passé ».

On peut en effet faire le constat que, sur une période déjà longue, prés de 50 ans après l’Indépendance, « la normalité des relations », telles qu’elles nous est visiblement signifiées par les deux Sociétés civiles, française et algérienne, est en réalité : « la pérennité de l’exception ».

L’Association France Algérie est un des lieux privilégiés qui défend ce principe, et une manifestation comme celle d’aujourd’hui, soutenue par les Autorités de la ville de Lyon que je remercie encore, montre l’exemple et l’illustre.

Le thème qui a été choisi: « PATRIMOINE en PARTAGE » « Voir et Comprendre » est courageux, d’une grande maturité et de plus, je sais que vos travaux ont été riches et porteurs.

Que dit le dictionnaire ?

Pour le mot : Patrimoine : on trouve :
« Bien, Héritage commun d’une collectivité ou d’un groupe humain ».
C’est une définition claire, qui ne pose pas la question de l’origine du Bien ou des conditions de l’Héritage. Et chacun sait que souvent dans les familles il arrive que les héritages soient encombrants.

Pour le mot : Partage : on trouve 2 acceptions :
- la 1é : « Diviser en parts ou en portions, d’où l’expression : chacun sa part ».
- la 2é : « Avoir quelque chose en commun avec quelqu’un ou avec d’autres ».
-
C’est du choix entre ces 2 définitions que viendront, dans l’exemple politique qui nous occupe, les « Crispations » (comme on le dit poliment dans les Chancelleries) ou au contraire, « l’Entente ».

Ici, à Lyon, vous avez choisi la seconde interprétation et nous pouvons tous en être fiers, même si nous ne faisons qu’entériner en grande partie l’attitude pragmatique de nos deux Sociétés, qui vivent et assument ces réalités depuis des années.

Vous avez osé affronter deux questions fondamentales : celle de l’acceptation de l’Héritage malgré ses pesanteurs, et celle, plus difficile encore : qu’est ce qu’on fonde une fois que l’on a reconnu avoir un Patrimoine en commun ?

C’est un grand Chantier. Il pose tellement de questions et nécessite de telles remises en cause politiques, sociologiques, juridiques, culturelles, économiques, ou simplement humaines, que sur chacune des 2 Rives, nos « Autorités » semblent parfois HESITER.

Pourtant c’est un Chantier INCONTOURNABLE. Il y a plus de risques à ne pas l’entreprendre qu’à le commencer. Je ne les évoquerai pas ici parce que vous les connaissez tous.
Sans doute, il s’agit d’une démarche difficile et la nécessité de la réciprocité des réflexions à engager et des décisions à prendre va certainement constituer l’étape la plus délicate. Mais nous savons que pour l’essentiel les Sociétés française et algérienne sont mûres pour cette échéance et cette évolution. Nous en avons pour preuve l’attitude de la Jeunesse des deux pays, plus à l’aise avec les tabous d’antan que nous mêmes. L’activité de notre groupe de « France Algérie Jeunes » en témoigne.
Certes, il faudra du temps. Soyons à la fois patients, obstinés et convaincants. Mais il faut maintenant entamer ce travail de réexamen de nos liens et de re-connaissance réciproque dans chaque domaine.

Dans la période qui s’ouvre, les nouveaux enjeux, pour les Français et les Algériens, en valent la peine.

Je vous remercie.

Le Secrétaire Général

Raoul WEEXSTEEN

AFA RHÔNE ALPES présente Les architectures coloniales en Algérie

CONFERENCES - DEBATS

*Vendredi 19 novembre 2010



avec Daniel Pelligra , Laurent Volay

et la participation de l'Ecole d'Architecture de Vaulx-en-Velin

Bibliothèque municipale du 1er arrondissement

7, rue Saint Polycarpe - 69001 Lyon

1er étage du bâtiment municipal La Condition des Soies - Métro-Bus : Hôtel de Ville / Place des Terreaux


INVITATION - ENTREE LIBRE Merci de diffuser autour de vous !

Plus d'infos : Fatiha Toumi - 04.78.27.02.42 / 04.78.27.45.55






L'Association France Algérie, fondée le 20 juin 1963, a pour objet de concourir au développement de relations amicales et au progrès de la coopération entre Français et Algériens. Depuis 1999, l'AFARA (Association France Algérie Rhône Alpes) entend initier et favoriser à partir de la région Rhône-Alpes toutes les formes de coopération : culturelle, scientifique et économique, afin de renforcer les liens d'amitié, de fraternité et de solidarité entre les deux pays. Organisatrice de cet événement culturel qui a pour ambition de substituer les libres discussions aux polémiques mémorielles, elle a choisi les verbes Voir et Comprendre comme lignes de force. « Nous voulons faire de cet évènement un territoire de l'entre-deux des mixités sociales et culturelles qui témoignent de l’histoire commune et de la coopération entre les deux rives, entre les Lyonnais et les Algériens, entre la France et l’Algérie. C'est aussi, pour nous, adresser un signe fort aux Français dont les origines sont algériennes, en quête aujourd’hui, d’une image identitaire à restaurer. Nous voulons croire que le patrimoine architectural et symbolique nous ouvre les chemins de nos héritages communs. Ils sont histoire de l’art, des idées ».

Daniel Pelligra, anthropologue et réalisateur, a séjourné de nombreuses années en Algérie (films et thèse sur le pastoralisme saharien avec Germaine Tillion) et, depuis plus de vingt ans, effectue des travaux (films, livres, articles) sur le thème des migrations. Il enseigne l’anthropologie visuelle à l’Université Lyon2 .

Laurent Volay est architecte du patrimoine (Archipat)


Du 16 novembre au 18 décembre 2010

Exposition de photographies de Daniel Pelligra

Vernissage mardi 16 novembre à 18h30 - entrée libre

Cette exposition se propose, à travers textes et photographies, de rendre compte de la profusion des styles architecturaux en Algérie, depuis les premières installations au début du 19ème siècle, des différentes étapes liées aux prospérités et aux exubérances, puis à la réappropriation depuis l’Indépendance de l’Algérie de ces “biens vacants”, dont certains ont pu croire, pendant quelques mois, que leurs propriétaires n’étaient partis qu’en “vacances”... Il est également question des architectures qui ont précédé la colonisation : vernaculaires, encore très présentes ou héritage turc, très diffus quant à lui.


Vendredi 19 novembre

CONFERENCES - DEBATS

Le PATRIMOINE EN PARTAGE :

10 h – 13 h : Table Ronde

Responsable : Charles BONN
Modératrice : Fafia DJARDEM

Patrimoine immatériel /Patrimoine matériel
« Ville, citadinité et écriture romanesque des deux rives »
Intervenants : Charles BONN –Benamar MEDIENE
« Ville, citadinité et écriture romanesque des deux rives »


Responsable : Benamar MEDIENE
Modérateur : Alain BUJARD

Salim HACHI « La notion de patrimoine réalité et perspective d’une rives à l’autre de la méditerranée »

Naïma YAHI « Patrimoine et Immigration »

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19 h30 : Forum

Daniel PELLIGRA
« Le Patrimoine coloniale : Un patrimoine Commun »

Discutant : Laurent VOLAY Architecte du patrimoine (ACHIPAT)


- Signature possible des œuvres par les auteurs présents

AFA Rhône-Alpes : PATRIMOINE EN PARTAGE, « VOIR ET COMPRENDRE »


Patrick MASSAÏA – Rachid NACIB
Exposition du 18 novembre au 18 décembre 2010

Vernissage le samedi 20 novembre 2010

Horaire d'ouverture : mardi - samedi de 14h30 à 18h30
Mercredi - jeudi - vendredi de 10H à 12H30 et de 14H30 à 18H30




L’AFARA a pour ambition de nouer et nourrir les liens entre la France et l’Algérie sur des thèmes culturels. Elle veut substituer les libres discussions aux polémiques mémorielles.


Elle a choisi les verbes « Voir et Comprendre » comme lignes de force du thème : Patrimoine en partage.

-Voir : A travers des expositions, offrir au regard un répertoire de signes. La photo comme témoignage dans l’espace temps algérien, du quotidien et de son esthétique.

-Comprendre : Il s’agit de mettre en perspective historique ce que le regard a saisi à travers les expositions de peintures, de photos et de sculptures, d’interpréter pour mieux comprendre, le patrimoine matériel et symbolique partagé par les Algériens et les Français.

L’Association AFARA s’inscrit dans l’histoire de l’Association France Algérie Nationale, AFA.
Son but est d’œuvrer au renforcement des liens de solidarité et de coopération (économique, scientifique et culturel) entre les deux sociétés civiles, Algérienne et Française.
L’instauration de relations d’amitié entre Lyon et Alger n’est pas un fait nouveau. L’AFARA a œuvré à la signature entre la Ville de Lyon et la wilaya d’Alger d’un protocole de coopération (signé le 19 mars 2006)

Ce protocole de coopération a permis :

-L’élaboration d’un projet de mise en place d’un centre de formation à la restauration du bâti ancien au cœur de la casbah d’Alger.
-En 2008, l’organisation à Lyon (à la fondation Bullukian et à la galerie Françoise Souchaud) d’une exposition des œuvres d’un peintre algérien majeur, Mohammed KHADDA.


Patrick MASSAÏA : Les mains éternelles, Photographies

L’école des beaux arts de Luminy à Marseille a formé chez Patrick Massaïa une solide perception des valeurs graphiques. Son itinéraire dérive vers la photographie dès sa deuxième année d’école d’où il ressortira influencé par des peintres surréalistes.
Après les Beaux Arts, il passe trois années à l’Institut National de la Photographie où il apprend la sémiologie de l’image.
Depuis 1975 vit et travaille à Aubagne.

Photos à télécharger en pièces jointes (libres de droits)



Les mains éternelles : ces photographies saisissent des gestes libres, des corps sans entraves, et une atmosphère dans laquelle le féminin est mémoire à l’œuvre.
La potière est, à son insu, artiste.
Ces photographies soustraient au temps sa vitalité contingente et sa poétique.


Rachid NACIB : Artiste plasticien, Photographe

Diplômé de l’Ecole des Beaux Arts d’Alger – Professeur d’arts plastiques à Alger, il expose depuis 1987. Son itinéraire artistique est riche de nombreuses expositions en Algérie, en France et à l’étranger.

Photos à télécharger en pièces jointes (libres de droits)

Chez Rachid Nacib le travail plastique sur la photographie d’une personnalité, hier célèbre, est irréductible à un acte de cosmétique sur un support figuratif. Elle procède d’une esthétique réincarnant une figure par les moyens de l’art moderne.
Les rendus esthétiques sur Albert Camus, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine… donnent à l’exposition une profondeur historique forte par l’incarnation de personnages qui ont marqué l’histoire culturelle franco-algérienne.


Une exposition organisée par l’AFARA – l’Association France Algérie Rhône-Alpes
Présidente : Zohra PERRET
Commissaires : Benamar MEDIENE, historien d’art et écrivain.
Françoise SOUCHAUD, Galeriste



Contact : site internet de l’AFARA : www.asso-france-algerie.fr

AFARA Association France Algérie Rhône-Alpes - 13 impasse Berchet - 69008 Lyon
Tel : 06 73 48 68 06 - Courriel : afa.rhonealpes@orange.fr